Notes du carnet de Jean Baptiste sur l’expédition au Népal

Publié le par Jean Baptiste

9 octobre 2006

Départ de Paris pour Katmandou.

Après une soirée bien arrosée où Barbichu a fini avec la crête après un coup de tondeuse, on prend notre avion avec Gulf Air avec la carte de fréquent/ .. qui nous permet de prendre 30 kg de bagages. Le soir, escale à Barhein. Ici tout marche à la climatisation, dehors, il fait surlourd. On nous dépose à l’hôtel où un repas oriental 4 étoiles nous attend. On est comme des princes dans un pur hôtel.

 

10 octobre 2006

On arrive à Katmandou, prenons les visas sur place. C’est facile d’aller au Nepal. On attend pas mal les derniers bagages alors que des népalais récupèrent d’énormes sacs et cartons.

Direction le Pushar hôtel (150 roupies / pers) que Barbichu connaît. Des gens le reconnaissent d’ailleurs. Tout le monde est très gentil, attentionné. On pose les affaires et faisons un tour en ville.

Du monde partout, des voitures croisent vélos et piétons dans tous les sens et tout ceci dans la bonne humeur. Quelques népalais nous saoulent un peu à vouloir nous vendre baume du tigre, bout de shit ou jeu d’échec et nous suivent un bon moment. Dans les magasins, il ne faut pas hésiter à négocier ; on divise le prix par 4 parfois.

On évite pour l’instant le « dal bat » sur les conseils de Barbichu et Raph pour « momos », « drowme… », « fried rice ». Des restos d’où on sort repus pour 150 roupies (env 1.50 euros). La bière Everest se boit en demi L.

On passera encore 2 jours à KTM à préparer notre voyage et profiter de la ville où l’artisanat est varié et très beau. Nous passons finalement par Sunar pour prendre porteurs et permis pour aller d’abord dans le Ganesh puis dans le Langtang avec les filles.

 

13 octobre 2006

Départ tôt de KTM pour prendre un bus qui nous emmène en 1 jour à Syabru Bensi. Du goudron et de la piste, un bus rempli au taquet, notre premier dal bat, une rencontre épique avec les maoïstes où Ralf paye 2 X et Barbichu qui ne veut pas payer leur met la honte devant tous les villageois.

On arrive finalement tard à Syabru où un nouveau dal bat nous attend.

 

14 octobre 2006

1er jour de marche direction Tatopani . Les porteurs ne connaissent en fait pas le chemin et nous devons être très attentifs sur la  carte. Nos porteurs sont 5 jeunes dont 3 parlent très approximativement l’anglais. C’est dur de se comprendre, quelques malentendus. Ils ont bien 25 kg dans des sacs de riz qu’ils portent avec la sangle sur la tête.

On essaye et ce n’est pas si mal comme méthode. Pas vraiment inconfortable. A voir à la longue….

Pure soirée à Tatotani et sa source d’eau chaude (+/- 50 °) avec des grands bains communs. On mange de la cuisine avec les porteurs et les habitants. On goûte le rabchia (alcool de riz) qu’ils font chauffer, le shit local qui démonte bien avant d’aller au dodo bien déchiré. Nuit difficile entre les chiens qui aboient et le coq qui chante avant 5 h.

 

15 octobre 2006

Tatopani ---à grotte où l’on bivouaque. Départ difficile. Pose déjeuner où l’on se fait un repas au feu. Les porteurs se font leur dal bat dans la cocotte minute qu’ils ont emportée.

On couche le soir à 3 500 m dans une grotte. 3 porteurs n’ont rien pour dormir ; on leur prête des doudounes. Ils sont bien durs au mal, jamais froid, ne se plaignent pas et marchent en tongs.

 

16 octobre 2006

Grotte -à Kolha Karha. Journée un peu plus courte. On démarre à 7 h comme d’habitude. On trouve le camp de base avec une face nord du Paldor qui a  l’air bien rude. Et surtout….. on a oublié le gaz à Syabru.

On redescend à Tatopani le jour même avec Barbichu. C’est la grosse lose.

Soirée trop cool où on a rejoint les porteurs à Tatopani. On mange avec 2 bouteilles de rabchia préparées à du beurre, du riz frit puis l’alcool dans la gamelle.

 

17 octobre 2006

Descente à Syabru où un porteur nous invite à boire un coca chez lui ; bonne bouffe puis remontée à Tatopani. On arrive à rater le village et aller + loin.--à On «bortasse » dans la forêt. Plein de monde à Tatopani, des jolies filles, un gamin qui s’est tout brûlé il y a peu et que sa mère baigne dans l’eau bouillante ; quelques gens qui ont l’air d’être ici en retraite spirituelle et un gros dalbat qui nous attend.

 

19 octobre 2006

Ca y est, on a quitté le monde des humains pour un milieu plus austère où le stylo peine à écrire. Nous reverrons nos népalais dans 2 semaines. Leur sourire, leur gentillesse. La pauvreté qui ne les empêche pas d’avoir l’air d’être très heureux. Tout cela fait pas mal relativiser quant à la façon dont nous vivons en occident. Une chose assez impressionnante est qu’ils se lèvent tous les jours avant 6 h et n’arrêtent pas de la journée. On croise régulièrement des gens chargés d’énormes sacs à marcher dans ce pays. On voit tout le monde aller, vivre durement toute la journée avec une joie de vivre très présente. C’est un peuple fantastique dont la rudesse de la vie fait peur et donne en même temps envie dans son rapport à la nature et aux gens. La maison est ouverte à tous, entre népalais, on a l’impression qu’ils se connaissent depuis toujours alors que nos porteurs et nos hôtes de Tatopani ne s’étaient jamais vus.

A présent, après la dure journée d’hier nous voici dans le vif du sujet : repérage de faces magnifiques qui ont l’air faisables avec des doutes. Souci avec la météo qui se dégrade tous les jours à 11 h. Le camp de base pourrait être agréable avec le soleil, mais nous n’en avons pas profité. Il fait froid à 4 500 m.

 

22 octobre 2006

Matinée de repos après la mise en action difficile sur le sommet d’acclimatation. On a tous bien marné hier dans des pentes qui ressemblaient à de la semoule. Une nuit à 4 800 m et départ vers 6 h du matin au petit jour. On savait qu’on aurait du mauvais dès la fin de la matinée, on l’a eu ; les conditions pourries on le savait pas ; elles étaient là quand même. Résultat, belle bataille jusqu’à 5 700 m ; une superbe arête pour la fin et une longue descente jusqu’au camp de base dans les rochers enneigés avec démontage du camp inter sous la neige et remontage du camp de base dans la nuit. Superbe journée tout de même.

 

A présent, repos alors qu’il commence déjà à neiger (11 h 45). Malgré l’inconfort relatif, l’ambiance reste démente et on se trouve pas si mal. Avec une météo + clémente et de meilleures conditions, de belles choses sont à faire dans le coin.

 

23 octobre 2006

Après une belle matinée à glander au soleil (jusqu’à 10 h 30) : oui, il faut se lever tôt pour en profiter ; nous avons passé le reste de la journée à manger, jouer aux cartes dans la tente alors que dehors il neige et fait un froid de canard ; ça commence à saouler de ne pas être tranquille au camp de base. Depuis hier soir j’ai des petits soucis de respiration (peut-être psycho…) Y’en a un peu marre d’avoir du soleil 2 h par jour et passer le reste du temps sous la tente.

Demain, changement de paysage. On monte un camp avancé pour faire le Ganesh 7, avec peut-être 2 bivouacs en altitude. On compte profiter des matinées de soleil. Espérons que ça relance la motivation pour la suite. On est encore 1 mois au Népal et les filles arrivent dans 10 jours. J’ai peut-être envie de passer un peu de la fin du séjour à faire du tourisme. La montagne comme ça n’est pas exactement ce que je recherche ici. On veut juste un peu de soleil.


Vous pouvez aussi télécharger les notes de JB en PDF ici : télécharger


Publié dans Carnets de courses

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